La résilience des ports à l'ère du changement climatique perturbateur

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Cette année, toute notre attention s'est portée sur la pandémie de COVID-19. Mais une menace à plus long terme plane toujours à l'horizon. Bien que légèrement ralenti par la dévastation économique de la pandémie, le changement climatique n'a pas disparu. Qui plus est, son impact prévu sur les chaînes d'approvisionnement et les réseaux commerciaux par voie maritime ne doit pas être ignoré.

La pandémie offre aux responsables politiques l'occasion d'intensifier leurs efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Mais peut-on raisonnablement attendre d'eux qu'ils saisissent cette occasion unique ? Il est certain que de plus en plus d'entreprises tiennent dûment compte du changement climatique dans leurs bilans, leurs rapports financiers et leurs communications d'entreprise, et en réponse à la pression réglementaire croissante. Mais compte tenu du scénario catastrophe qui verrait les décideurs ne pas prendre de mesures efficaces de réduction des GES dans l'euphorie post-corona de la relance économique, les parties prenantes des industries maritimes et portuaires seraient bien avisées de prendre au sérieux les effets du changement climatique.

Deux conséquences constituent une menace sérieuse pour le fret maritime et les infrastructures portuaires. Au cours des dernières décennies, alors que les chaînes d'approvisionnement mondialisées sont devenues la règle, l'économie mondiale a privilégié l'efficacité plutôt que la résilience des chaînes d'approvisionnement par voie maritime. Par conséquent, le risque que représente le changement climatique pour les réseaux commerciaux a été largement négligé. Les ports maritimes traitent d'énormes quantités de marchandises. Une catastrophe naturelle qui submergerait un grand port maritime ou provoquerait une panne d'électricité à grande échelle aurait des effets considérables. Un article intitulé "Sea-level rise in ports : a wider focus on impacts" publié en octobre 2018 évalue les impacts du changement climatique des ports maritimes pour différents scénarios de niveau de réchauffement global. La conclusion des auteurs est claire : dans le scénario "émissions élevées-réchauffement élevé" appelé RCP8.5, la majorité des ports européens exposés à des élévations extrêmes du niveau de la mer supérieures à 4,5 m seront situés en Espagne, au Royaume-Uni, en Irlande, au Portugal et en Norvège. Dans la mer Noire et la Méditerranée, les impacts devraient être nettement moins importants. Dans cette perspective, il est clair que des solutions beaucoup plus résilientes sont nécessaires - et pas seulement en Europe - pour protéger les chaînes d'approvisionnement sensibles contre des perturbations dommageables, par exemple dans les secteurs de l'automobile, de l'électronique grand public ou des semi-conducteurs.

Les modifications du niveau des mers dues à l'évolution des conditions climatiques ont des effets diamétralement opposés. Dans le canal de Suez (8 % du commerce mondial) et le canal de Panama (4 %), le niveau des eaux baisse, ce qui oblige les navires à transporter moins de marchandises. En revanche, l'augmentation générale du niveau de la mer prévue au cours de ce siècle menace les ports maritimes de faible altitude. Là aussi, des mesures infrastructurelles appropriées sont nécessaires. Les autorités portuaires, les fournisseurs et les transporteurs ne peuvent plus se permettre d'ignorer la nécessité d'assurer un degré plus élevé de résilience climatique. Dans les cinq ports maritimes de la région de la baie de Californie, par exemple, les parties prenantes ont reconnu la menace de l'élévation du niveau de la mer et ont lancé une initiative intitulée "S'adapter aux marées montantes" pour sensibiliser et atténuer la vulnérabilité des installations portuaires et des services associés dans l'arrière-pays.

La situation devient d'autant plus complexe si l'on inclut dans l'équation climatique l'impact encore inconnu de la pandémie COVID-19. L'inversion partielle de la tendance à la mondialisation des réseaux commerciaux, qui dure depuis des décennies, entraînera-t-elle une baisse des volumes de trafic maritime et un resserrement des marges dans ce secteur ? Si c'est le cas, il sera d'autant plus important pour les acteurs du transport maritime de protéger ces routes commerciales et leurs installations de manutention des marchandises. Dans ce cas, la technologie axée sur les données et les API personnalisées de FleetMon(par exemple, les calculs d'ETA pour le suivi continu de la chaîne d'approvisionnement sur les sept mers) peuvent faire une différence décisive. Contactez notre équipe de vente.